Infirmière : un rêve de jeunes filles


Sciences-Infirmières

L’infirmière-chef de l’Hôpital de Saint-Michel de l’Attalaye (Haïti) tient fièrement un poupon né dans cette institution et dont elle
s’est beaucoup occupé après qu’il soit né avant terme. / Photo (Illustration) : flickr.com

Le nombre des écoles de sciences infirmières ne cesse de s’accroître en Haïti. Cependant, cette grande offre ne semble guère influer négativement sur la demande. Car, à bien observer, ces écoles possèdent toutes de très grandes quantités d’étudiantes. La question est : pourquoi les jeunes filles s’intéressent-elles autant à cette branche disciplinaire ?

Avant toute chose, tout semble question de ne pas rester sur le « béton », cette pénible aventure dont beaucoup de jeunes ont grandement peur. Après avoir tenté leur chance sans succès à la faculté de médecine et de pharmacie (FMP) de l’université d’État d’Haïti (UEH), beaucoup de jeunes filles, qui aiment bien la filière médicale, n’ont plus qu’une seule issue : les sciences infirmières.

Elles étudient le nursing en vue de mieux se préparer pour le concours de la FMP. Une fois admises à la faculté de médecine, elles tournent le dos sans regret à leur « discipline-asile ». Une jeune fille témoigne : « j’ai passé une année à étudier les sciences infirmières, mais je n’ai eu aucun problème de laisser tomber quand je fus admise en médecine ».

D’aucuns croient que cette branche médicale est l’une des plus grandes opportunités dont disposent les jeunes filles qui veulent avoir un métier dans ce pays afin de gagner leur vie. Étant donné que les écoles de nursing ne sont plus rares dans le pays, et la plupart ne sont pas trop coûteuses, les demoiselles s’y réfèrent le plus souvent.

Certaines écoles de sciences infirmières acceptent même parmi leurs étudiantes, des élèves de seconde. Ainsi, de nombreuses jeunes filles qui ont eu des difficultés à terminer avec leurs études classiques, tentent-elles leur chance dans ce champ médical.

… il y a aussi un élan de cœur

Norline est seulement en classe de seconde, mais elle ne caresse que le désir d’être infirmière. Quand on lui pose la question de savoir pourquoi, sa réponse est un hochement de tête. Le moindre mot que cette jeune fille de 16 ans puisse prononcer est un « j’aime ça tout simplement ».

Les raisons qui portent les jeunes filles à s’aventurer dans le monde des sciences infirmières sont pour certaines très bien fondées. Une étudiante en 4e année de sciences infirmières à l’université adventiste d’Haïti (Unah) informe que cette branche médicale est sa véritable passion. « J’aime aider les autres. Je suis toujours touchée par les problèmes qu’endurent les autres. Voilà pourquoi j’ai fait choix d’étudier le nursing », avoue la jeune femme.

Cette discipline est également pour elle une manière de se rapprocher des autres, et de tisser de bonnes relations avec ses semblables. Une idée que partage Berline Jean-Jacques, une étudiante en nursing à l’école nationale d’infirmières de Port-au-Prince (ENIP), devenue récemment Faculté des sciences infirmières de Port-au-Prince (FSIP). Cette dernière a dû laisser tomber ses études en Sciences comptables pour entamer celles de nursing tant elle aime cette discipline.

« Depuis ma plus tendre enfance, j’ai été attirée par la filière médicale, mais je m’intéressais beaucoup plus à la médecine qu’aux sciences infirmières. Ce n’est qu’après avoir été hospitalisée à l’HUEH que j’ai fini par saisir l’importance d’une infirmière », informe berline. « Sauver des vies, c’est la plus grande et belle chose au monde », nous dit la jeune femme.

Nul ne peut rejeter l’idée qu’une augmentation du nombre d’infirmières dans le pays pourrait être un avantage. De même, un contrôle sur l’ensemble des institutions qui offrent des formations dans cette discipline devrait être tout aussi important.

Ritzamarum ZÉTRENNE

Le National

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